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Jacques Béguin « J'ai adoré être recteur et j'ai adoré l'Alsace »

31 juillet 2008

C'est un souvenir « indélébile » que Jacques Béguin garde de son passage à Strasbourg entre 1976 et 1979.

Jacques BéguinSi, comme tous les autres, il conçoit le recteur comme « l'interface » entre le ministère et le réseau local, ce lien avec les élus de la région lui tient tout particulièrement à cœur.

Il se souvient de sa première rencontre avec Pierre Pflimlin, alors maire de Strasbourg (1958-1983), qui, pendant « deux heures privilégiées », lui a fait « le récit de l'Alsace ». « C'était en fin de journée, son bureau était à peine éclairé. La lumière de Strasbourg sous la nuit filtrait à travers ses fenêtres. C'est là que j'ai commencé à comprendre l'Alsace »... et ses spécificités.

La première, celle qui vient « frapper » le recteur dès son arrivée, c'est « la caractéristique linguistique ». L'enseignement primaire alsacien était, dans certains secteurs, notamment, confronté à des enfants qui n'avaient pas tous eu le français pour langue maternelle. Jacques Béguin se souvient que cela posait un véritable problème pédagogique. « Il fallait leur offrir un système qui permette l'apprentissage du français ».

L'ancien recteur évoque avec émotion ses visites dans les écoles primaires, et « l'effort » que nécessitait la récitation des Fables de la Fontaine pour ces jeunes apprentis du français. « Ils avaient, en revanche, pour apprendre l'allemand, une facilité particulière qu'il ne fallait pas laisser inexploitée », explique Jacques Béguin, qui fut l'un des artisans de l'application de la « méthode Holderith ».

La deuxième spécificité de l'Académie de Strasbourg était le statut « concordataire » de l'Alsace qui comportait, notamment, l'obligation d'offrir l'enseignement religieux à l'école primaire. « Les autorités académiques et ecclésiastiques se réunissaient une fois par an » pour lister et discuter l'ensemble des sujets liés à ce statut concordataire.

La mission du recteur n'est pas toujours facile, même en terre d'Alsace. Mais -  Jacques Béguin le dit et le répète - c'est avec « une moisson d'excellents souvenirs, notamment avec l'AFGES » qu'il a quitté Strasbourg et ses fonctions rectorales.

« Je ne connais pas, dit-il, au niveau national, d'autres associations aussi actives que l'AFGES ». A l'occasion de visites officielles en tant que directeur des enseignements supérieurs, d'une conférence sur le rôle des associations, de l'inauguration du Minotaure ou d'une célébration anniversaire, Jacques Béguin est resté, pendant de longues années, en contact avec Strasbourg et tout particulièrement avec l'AFGES.

Lui-même engagé dans la vie associative lorsqu'il était étudiant à Rennes, ce professeur émérite de Droit à l'université Paris I Panthéon - Sorbonne défend toujours aujourd'hui avec ferveur la nécessité de l'engagement étudiant. « Les actions des CROUS doivent être relayées par les associations », insiste cet ancien Président du CNOUS.

« Les associations étaient plus importantes avant les événements de 1968, regrette-t-il. Avant, l'action étudiante s'incarnait dans les associations. » Et depuis, il y a les syndicats, qui ont, dit-il lui-même, « une toute autre vocation ».

(Source : AFGES)

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