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François LOOS analyse le Rapport Balladur

17 mars 2009

"La remise du rapport Balladur n'a entraîné aucun effet de surprise, ni dans l'opinion publique, ni dans le monde politique, pour la bonne raison que son contenu était connu dès avant sa sortie. En définitive, malgré la proximité de l'événement, toute réaction sur le sujet est forcément une réaction réfléchie, à froid.

Que peut-on en dire ?

Dans un premier temps, que la réforme des institutions est non seulement souhaitable mais surtout indispensable. Les chevauchements de compétences, les dépenses qui en résultent, le manque de logique et de concertation dans les mesures sont éminemment dommageables, non seulement au niveau financier, mais aussi au point de vue de la crédibilité du système. Alors oui, il faut simplifier le mille-feuilles. Il faut faire en sorte que les compétences soient clairement attribuées et limitées.
Mais peut-on supprimer la clause de compétence générale, sans risquer de rendre impuissantes les institutions qui ont besoin d'agir au niveau politique, donc décisionnaire ? Je ne le pense pas !

Ici et là, on entend des références aux grandes régions partout dans le monde, seules aptes à faire face dans la concurrence mondiale ; on se dit que les institutions idéales sont à chercher dans des modèles extérieurs. Je pense au contraire, qu'on ne peut pas importer d'autorité des modèles sortis d'ailleurs. La France a ses spécificités et c'est autour de ces spécificités que doit se construire tout projet, si l'on veut qu'il soit viable.

Quant à l'Alsace, précisément, deux points me semblent importants.

On ne peut pas envisager la disparition de la région, car c'est l'échelon indispensable pour le développement économique... régional ! Mais on doit le faire en harmonie avec les départements. S'ils veulent s'unir pour cela avec la Région, sur la base de la volonté, il n'y a pas de raison que ça ne se fasse pas.

Dans un deuxième temps, l'instauration d'un principe de métropoles sur le territoire de la France et particulièrement pour Strasbourg, me semble une excellente chose. C'est en effet le meilleur moyen d'assurer la visibilité et la reconnaissance européenne et internationale des territoires où elles se trouvent, en plus de concentrer des infrastructures et des moyens aptes à assurer les défis à venir.

C'est l'histoire et les territoires existant qui doivent être les cadres de cette réforme et non des modèles extérieurs et c'est par l'adhésion des collectivités existantes que l'on obtiendra les meilleurs résultats."

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