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Dominique Schelcher

2 avril 2024

Rencontre avec Dominique Schelcher, PDG de Système U et patron-propriétaire du SUPER U de Fessenheim.

Vous êtes Ambassadeur d'Alsace. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre engagement ?

« Ma mission de PDG de Système U me donne une visibilité nationale avec une présence dans les médias, notamment dans le récent contexte de la crise inflationniste. En même temps je suis alsacien, je reviens en Alsace chaque fin de semaine, j’aime cette terre et j’ai envie de la défendre. C’est ce que je fais dès que j’en ai l’occasion. Et certains alsaciens me disent qu’ils sont heureux de voir un alsacien en première ligne à Paris. »

Pouvez-vous nous décrire votre activité ?

« J’ai une double vie. Je suis à la fois propriétaire de mon propre supermarché dans le Haut-Rhin et PDG de notre coopérative avec un engagement national fort. Je suis à Paris du lundi matin au jeudi soir et les vendredis et samedis dans mon magasin. Il en va de même pour mes collègues impliqués dans la vie du groupe. Ainsi nos décisions collectives ne sont jamais éloignées des réalités du terrain dans lesquelles nous restons directement plongés. »

Quel a été votre parcours ?

« J’ai grandi en Alsace où j’ai fait ma scolarité jusqu’au lycée. Puis je suis parti faire l’ESSCA pendant 4 ans à Angers dans le Maine-et-Loire, une école de commerce. Après mon service militaire dans la Marine Nationale, j’ai été recruté par Rémy Pflimlin au journal L’Alsace à Mulhouse alors qu’il en était PDG. Pour mémoire il deviendra plus tard PDG de France Télévisions. Il est malheureusement décédé mais aura eu une grande influence sur ma formation et ma vision de l’Alsace. Il incarnait parfaitement la rigueur et l’humanisme rhénans. Après le journal, je suis revenu dans l’entreprise familiale aux côtés de mes parents, entreprises que j’ai fini par reprendre et développer. »

Comment s'exprime votre engagement en faveur de l'Alsace ?

« Tout d’abord je reste ancré en Alsace avec ma propre PME, très inscrite dans le territoire. C’est mon premier niveau d’engagement avec tout l’écosystème local. Mon entreprise est située à Fessenheim, qui a beaucoup été dans l’actualité en raison de la fermeture de la centrale nucléaire, une décision qui a beaucoup fait débat dans la région pendant des années.

Je fais ensuite partie des Décideurs alsaciens de Paris, un groupe de chefs d’entreprise et de cadres dirigeants tous d’origine alsacienne qui travaillent à Paris. Nous nous réunissons régulièrement pour échanger sur l’actualité de notre région et le lien qui peut être fait à Paris. Nous provoquons des rencontres et des échanges pour diffuser des sujets et des idées.

Et bien sûr à titre personnel, je n’hésite pas à évoquer un sujet alsacien qui le mérite à mes propres interlocuteurs, notamment politiques. »

Êtes-vous alsacien d'origine ou de cœur ?

« Je suis un alsacien d’origine. Je suis né à Colmar, j’ai grandi entre Fessenheim et Guebwiller, mes parents sont tous les deux haut-rhinois. J’ai grandi le long du Rhin, fleuve nourricier si important dans notre culture régionale. »

Qu'est-ce qui vous plaît le plus en Alsace ?

« Ce que je retiens d’abord, ce sont les valeurs des alsaciens : des gens pleins d’humanité et accueillants une fois qu’on est adopté, attachés à la valeur travail, à la famille et aux moments de convivialité autour des bonnes choses de la cuisine alsacienne. Des gens sur qui on peut compter.

L’Alsace est une très belle région dans toutes les saisons entre les Vosges et la Forêt Noire allemande. Une région qui fait particulièrement rêver avant Noël. »

S'il n'était possible d'utiliser qu'un seul argument, lequel choisiriez-vous pour inciter un de vos contacts à venir en Alsace ?

« L’Alsace est une région dynamique, où il fait bon vivre et travailler, au cœur de l’Europe, et à partir de laquelle on peut vite voyager en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Autriche… Une situation d’ouverture dont on ne se lasse pas. »

Quels sont vos outils pour vendre l'Alsace ?

« Je n’ai pas d’outils, je témoigne de ma culture et de certains engagements. »

Si l'Alsace était...

  • Un moment ? « Les moments de convivialité en famille, avec toutes les générations, autour des traditions culinaires alsaciennes. »
  • Une histoire ? « Celle d’une région ballottée entre la France et l’Allemagne, au sujet de laquelle chaque famille a des souvenirs à raconter, et pas toujours que des bons. »
  • Un cadeau ? « Un kougelhopf que j’ai l’habitude d’offrir à mes visiteurs extérieurs, à savourer de retour chez eux. »
  • Un sens ? « L’odorat, pour sentir la bonne cuisine, la nature changeante au fil des saisons au pied des Vosges, et les bonnes odeurs sur les marchés de Noël. »
  • Une personne ? « Victor Schoelcher. On oublie trop les origines alsaciennes de son père à Fessenheim avant la réussite spectaculaire de la famille à Paris. Tous les Schoelcher et Schelcher de France, à l’origine la même famille, sont issus de Fessenheim. »

Un mot pour la fin ?

« Fleischnakas : ma spécialité alsacienne préférée. Vous remarquerez que je n’ai pas parlé du vin d’Alsace, car je ne bois jamais d’alcool. »

Crédit photo : DR - droits réservés

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