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Portrait du jour : Philippe Arnold, Burkina Faso

26 août 2012

Philippe Arnold, secrétaire général, délégué pour l'Afrique de la Fondation Dreyer au Burkina Faso, répond à 10 questions à l'occasion de nos 4 ans !

 

philippe arnold1) Philippe, vous êtes membre du Club des Ambassadeurs d'Alsace. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre engagement ?

Parce que j'ai l'impression, depuis que j'ai été tout jeune, d'être né dans une région exceptionnelle, unique, sans pareille. Et tant pis si je fais partie, comme le disait Brassens, des « cons qui sont nés quelque part », j'ai des preuves et je ne demande qu'à les faire valoir.

2) Quels sont vos « outils » pour vendre l'Alsace ?

La passion sincère et la fierté d'être issu de cette région où la géographie, mais surtout l'histoire ont forgé des caractères, des personnalités, des novations.

De l'imprimerie à la plus extraordinaire et inégalée cathédrale du monde, en passant par la plus grande nappe phréatique d'Europe, et le cœur battant de la construction européenne (qui n'est pas à Bruxelles, pardon, il n'y a là-bas que l'administration de l'Europe !) : qui dit mieux ?

3) Vous êtes également secrétaire général, délégué pour l'Afrique de la Fondation Dreyer au Burkina Faso. Pouvez-vous nous décrire votre activité ?

Je conduis un projet de développement, agriculture, énergies renouvelables, environnement, éducation, recherche, formation, d'une ONG privée allemande dans le sud-ouest du Burkina Faso : 35 employés, 600 paysans partenaires, un centre de recherche-formation, une école maternelle BILINGUE, une cantine scolaire pour 2 500 élèves et une rizerie solaire en construction.  

4) Quel a été votre parcours ?

Varié ! Doctorat en écologie et entomologie dans l'Institut de Zoologie d'un de nos maîtres, Jules Hoffmann. Réintroduction des cigognes et création de la Brigade Verte au Conseil Général du Haut-Rhin. Conseiller technique de Michel Barnier (Ministre de l'Environnement 1993-95). Directeur des « Dominicains de Haute-Alsace à Guebwiller », centre culturel musical (1998-2005).

J'ai été recruté par mon patron actuel, allemand, sur une petite annonce qu'il a publiée dans les DNA pour trouver un francophone (indispensable au Burkina) qui soit aussi germanophone...  

5) Pour vous, quel serait le symbole de l'Alsace au Burkina Faso ?

Ce pourrait être la région du sud-ouest, où je vis et travaille, celle du peuple dagara, dont une minorité vit au Burkina (langue officielle : français) sur la rive droite du fleuve Mouhoun (ex-Volta Noire), et la plus grande partie de l'autre côté de ce fleuve, au Ghana (langue officielle : anglais) ; comme les Alsaciens, minorité du grand groupe alémano-germanique vivant sur la rive gauche du Rhin (langue officielle : français...)

Au Burkina, je me définis comme un dagara de la France.  

6) Qu’est-ce qui vous plait le plus en Alsace ?

Ce serait trop long de tout lister, mais c'est certainement principalement la richesse de son histoire, la cathédrale de Strasbourg, la diversité des paysages, la richesse du patrimoine, le vin d'Alsace (ma maison bio-climatique est à Riquewihr !) et sa position carrefour au cœur de l'Europe. 

7) Qu'est-ce qui vous manque le plus quand vous quittez l'Alsace pour le Burkina Faso ?

Je pourrais répondre un bon munster (fromage puissamment dialectique : odeur allemande, saveur française, comme disait Jean Egen !)... En fait, rien ne me manque puisque je plonge mes racines alsaciennes dans les richesses de ma terre d'accueil, en ayant donc, avec moi, ce qui m'a forgé Alsacien !

8) S'il n'était possible d'utiliser qu'un seul argument, lequel choisiriez-vous pour inciter l'un de vos contacts à venir en Alsace (pour visiter, étudier, travailler ou vivre) ?

Je dirais « viens, et si tu trouves mieux ailleurs, on te rembourse la différence ! »

9) Si l’Alsace était…

  • Un moment ? Quand la troupe du Barabli entonnait avec Germain Muller « d'Letschte » à la fin de sa revue annuelle, et quand la bande à Roger Siffer chante « die Gedanken sind frei » en tournée de la « Chouc »
  • Une histoire ? Celle, unique, qu'elle doit continuer à écrire, en Europe, en son cœur, et dans le monde !
  • Un cadeau ? L'Alsace est en soi le plus beau des cadeaux
  • Un sens ? Le 6e sens, évidemment !
  • Une personne ? Albert Schweitzer

10) Un mot pour la fin ?

Em Elsass z'liab. Très fier d'être Alsacien.

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Merci, Philippe, d'avoir accepté de répondre à nos questions !

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