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Portrait d’Ambassadeur – Denis Leroy

3 octobre 2019

Rencontre avec Denis Leroy, Directeur de l’Écomusée d’Alsace.

Vous êtes membre du Club des Ambassadeurs d'Alsace. Pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre engagement ?

« La passion certainement. Mes choix découlent en général d’une envie d’être utile et de convictions personnelles. C’est un peu l’histoire de ma vie, mon caractère ! J’aime l’Alsace, son histoire, son patrimoine et je suis convaincu de ses richesses. C’est donc une évidence pour moi que d’essayer de contribuer à son rayonnement, en France comme beaucoup plus loin. »

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Pouvez-vous nous décrire votre activité ?

« Je suis Directeur de l’Écomusée d’Alsace depuis mars 2019. Je me suis donc immergé dans le quotidien de 250 bénévoles et d’une cinquantaine de salariés. Il y a une énergie humaine complètement folle ici. J'ai passé des heures à discuter avec un bénévole incollable sur l'histoire de la Poule d'Alsace. Un autre est passionné de charrettes, un autre « tutoie » la nature, etc… Je dis souvent avec un peu d’humour, qu’ici « on se pique aux hormones d’Alsace » !

C'est cette richesse collective que j'ai envie de mieux valoriser. Pas seulement celle de l’Écomusée, mais des valeurs qu’il représente et défend et donc celles des Alsaciens. Notre territoire regorge d’initiatives, de savoirs, d’innovations et d’énergies. Créer des liens et des opportunités de rencontre et de collaboration entre le plus grand nombre est donc résolument passionnant, et sans fin.

Je pense d’ailleurs que l’Écomusée d’Alsace, malheureusement assez refermé sur lui-même et tourmenté par des tiers ces dernières années, doit à présent retrouver son véritable rôle d’épicentre propageant, avec d’autres, ce qu’il y a de plus positif sur notre territoire.

L’Écomusée d’Alsace est une terre d’accueil et de dialogue, un lieu où l’on se ressource, c’est dans son ADN. Il l’est pour le bâti traditionnel, les savoir-faire des anciens, mais aussi pour bien d’autres thématiques : la nature et les paysages, la biodiversité, l’agriculture, les énergies vertes comme la force hydraulique ou la traction animale…

Positionné entre la ville en transition d’Ungersheim qui nous montre le chemin d’un demain possible et la cité minière du carreau Rodolphe, témoin d’un passé tristement abandonné, l’Écomusée doit aujourd’hui se protéger des projets aux politiques et aux impacts non mesurés qui tendent à le fragiliser dans ses actes, son patrimoine et son essence. »

Quel a été votre parcours ?

« Professionnellement, je suis passé par la Communauté Urbaine de Strasbourg, le Conseil départemental de Mayotte et la direction générale de la Fédération des Aveugles du Grand Est. En tant que bénévole je m’investis aussi pour les Eurockéennes de Belfort depuis une vingtaine d'années et quelques autres festivals, dans le domaine de l’accessibilité et du confort d’accueil des personnes en situation de handicap. Je suis également président du Musée Vodou à Strasbourg. En bref et comme on me le dit souvent : je suis un peu hyperactif ! »

Comment s'exprime votre engagement en faveur de l'Alsace ?

« Je pense qu’il y a un fil conducteur qui a guidé tout mon parcours : c’est l’envie d’œuvrer pour la collectivité et le bien public. Mes différentes activités salariées comme bénévoles ont, je l’espère, bénéficié à l’Alsace et aux Alsaciens : en matière de culture, de valeurs, d’identité, d’accessibilité et de handicap, d’intégration des publics fragilisés. Cela va du parrainage d’étudiants étrangers, à la promotion et la défense des valeurs. »

Êtes-vous Alsacien(ne) d'origine ou de cœur ?

« De cœur ! Autrement dit, mon attachement tient à un choix, et pas au hasard. J’ai beaucoup voyagé, bougé, mais mes bases et mes racines restent alsaciennes. C’est un lieu où j’aime vivre et j’y reviens toujours. »

Qu'est-ce qui vous plaît le plus en Alsace ?

« Les Alsaciens ! Travailleurs, volontaires … et bien plus ouverts d’esprit qu’on ne le pense !

C’est aussi son patrimoine, notamment la gastronomie, et son ancrage dans une longue tradition humaniste rhénane. Je sais que l’Alsace connaît une tradition aussi vivante qu'authentique et cela me parle. »

S'il n'était possible d'utiliser qu'un seul argument, lequel choisiriez-vous pour inciter un de vos contacts à venir en Alsace (pour visiter, étudier, travailler ou vivre) ?

« A tout point de vue (c’est presque un paradis) : il fait bon vivre en Alsace ! »

Quels sont vos « outils » pour vendre l'Alsace ?

« Aujourd’hui, ma réponse est simple, l’Écomusée d’Alsace. Voilà un outil qui a tous les atouts pour cela dans un écrin exceptionnel !

J’aime le faire visiter à tous ceux qui le demandent. Il raconte, parle, sent et représente l’Alsace dans bon nombre de domaines matériels, mais aussi immatériels. Il est en plus un territoire en résilience, qui tente de rappeler à tous, ce que nous faisons ici et à la lumière d’hier, ce que nous pouvons imaginer pour demain. Même à nos politiques, qui, à l’aube de la création de la collectivité européenne d'Alsace, devraient davantage reconnaître que l’essentiel et les valeurs fondamentales de l’Alsace sont ici rassemblés et résumés, portés avec une énergie humaine faite de passion. »

Si l'Alsace était...

  • Un moment ? « 2021 le rassemblement ! Je suis davantage tourné vers l’avenir que vers le passé, même si c’est lui qui m’inspire et qu’on a encore beaucoup à « apprendre » de lui. »  
  • Une histoire ? « Elle se résumerait dans l’Écomusée d’hier à aujourd’hui. La sauvegarde de ce que notre société veut garder comme racines, souvenirs et expériences, dans son écosystème, c’est-à-dire l’homme en équilibre avec son environnement. »
  • Un cadeau ? « Elle l’est déjà, si belle, si variée, si attirante ! »  
  • Un sens ? « Le goût, la gastronomie et en particulier LES goûts subtils, riches, diversifiés, de nos bières alsaciennes ! »
  • Une personne ? « Ma fille Yaana. Elle a étudié l’écologie, la biodiversité, l’évolution et la conservation des espèces. J’aimerais que le plus grand nombre de jeunes soient aujourd’hui pleinement conscients en Alsace, comme ailleurs, de l’impact de leurs activités humaines et des choix qu’ils font au quotidien sur la Terre qui les abrite et les nourrit… car le temps presse ! Ma génération n’a pas su se remettre suffisamment en question, et aujourd’hui ce sont les jeunes, à l’exemple de Greta Thunberg, de ma fille et d’autres, qui nous mettent face à nos responsabilités et nos échecs. »

Un mot pour la fin ?

« Le Vodou nous enseigne que nous pouvons nous sentir aussi proches de l’invisible que du visible. Mais lorsque les forces de l’invisible sont invoquées, c’est souvent que nous cherchons de la force et de la bienveillance ailleurs que parmi les nôtres, parmi les Hommes, où ces soutiens nous font défaut.  

J’aimerais que l’Alsace ne soit plus jamais autre chose qu’une terre d’accueil, de soutien, d’ouverture aux autres. Que nos richesses soient préservées et que nous restions soudés et solidaires. »

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